Ce matin, deux campements Roms, qui regroupaient 600 personnes ont été démantelés manu militari à Stains.
Depuis plusieurs mois, la ville de Stains fait seule face à l’implantation importante de la population Roms au pied des cités d’un quartier déjà réputé difficile, celui du Clos Saint Lazare. Pas moins de 1000 personnes vivent dans six bidonvilles et l’on en dénombre au total 5000 sur tout le territoire de l’agglomération de Plaine Commune. Une situation inhumaine pour ces milliers de familles et une situation préoccupante pour la commune en terme de problèmes sanitaires et de gestion des tensions avec le voisinage.
Les multiples interpellations du maire, Michel Beaumale, auprès des autorités de l’état sous l’ère de Sarko-Guéant, sont restées lettre morte.
Le changement de gouvernement n’a malheureusement pas amélioré la situation : à deux reprises, Michel Beaumale a écrit à François Hollande pour appeler à l’aide, afin que la situation des Roms soit prise en charge par l’état et cherche « des solutions humanitaires ». C’est par la voix de son chef de cabinet que François Hollande lui a répondu. Retour à la case départ devant le préfet de Seine Saint Denis.
Sachant que l’arrivée massive à Stains sur des terrains, dont le Conseil général est soit dit en passant majoritairement propriétaire, s’était produite suite à l’évacuation d’autres campements aux alentours, c’est à coup sûr que ces milliers de familles iront installer de nouveaux campements de fortune dans les villes avoisinantes.
Ce nouveau gouvernement, comme l’ancien, se rend immanquablement responsable de la stigmatisation nationale faite à l’encontre de la population Rom présente en France et en Seine Saint Denis. Il ne fait qu’aggraver la situation et nul doute que le problème est loin d’être résolu.
Le constat est rude : l’état abandonne les territoires fragilisés et toute une frange de sa population marginalisée par les conditions de vie qui y sont précaires. D’autant plus, lorsque l’on sait que les villes de Stains, d’Aubervilliers ou de Montreuil participent au financement de villages d’insertion dans notre département.
Même si la nouvelle circulaire du 26/08 évoque dans sont titre même « l’anticipation et l’accompagnement des opérations d’évacuation des campements illicites », il est précisé qu’« en premier lieu le respect des décisions de justice ne saurait être mis en question ».
Mais comment « initier un travail le plus en amont possible de la décision de justice » pour venir en aide aux personnes « en situation de détresse sociale » lorsque l’on voit que tous les démantèlements, sans exception, ont fait l’objet d’actions immédiates.
Le Parti de Gauche de Seine Saint Denis dénonce fermement le silence assourdissant du président du Conseil Général de Seine Saint Denis et Président de l’Assemblée Nationale, le socialiste Claude Bartolone et annonce qu’il lui adressera dans les prochains jours un courrier.
Plus que de simples intentions exprimées dans cette circulaire, ce sont des mesures concrètes que le Parti de Gauche demande au premier Ministre, à savoir :
– des concertations préalables et systématiques avec les collectivités concernées, les associations et les familles
– la réouverture immédiate de toutes les places en centre d’hébergement et l’ouverture permanente à l’année des centres d’accueil et d’hébergement
– la levée immédiate des mesures transitoires qui discriminent la non accessibilité au travail des Roumains et des Bulgares
– la construction de 500 000 logements sociaux par an pendant 5 ans
– la scolarisation obligatoire de tout enfant vivant sur le territoire
Riva Gerchanoc
Pour le Parti de Gauche de Seine Saint Denis
Et Membre du Bureau national – Commission Migrations