Déclaration de principe du
29 novembre 2008
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Le parti que nous voulons
Un Parti politique
Le PG est un parti, c’est-à-dire un outil d’élaboration et d’action collectif au service d’un projet et d’une stratégie cohérents. Nationalement et localement, il présentera des candidat-e-s aux élections. Le PG a vocation à devenir majoritaire et à prendre des responsabilités gouvernementales en s’appuyant sur une mobilisation massive, populaire et citoyenne.
Un Parti ouvert et démocratique
Le PG se veut donc à la fois accueillant et ouvert à la diversité des expériences, à la parole des «sans voix», soucieux de fraternité et de solidarité. Il ne veut pas de clans, de culte du chef ou de domination des «spécialistes» de la politique.
Un Parti d’éducation populaire
Le PG demande à chacun de ses membres d’être en veille et en formation politiques permanentes et d’aider les autres à acquérir cette formation, avec comme objectif d’entraîner une majorité populaire au service d’un projet de transformation en profondeur de la société.
Un Parti alliant réflexion et action.
Le PG se veut présent sur le terrain et mène le combat idéologique et politique contre la droite. Pour ce faire, il s’appuie sur la force collective de ses militantes et de ses militants. Il ne focalise pas son énergie sur des querelles internes ; il la consacre aux mobilisations sociales et à son implication dans la vie associative, syndicale, intellectuelle et culturelle de la société. Le PG agit en faveur de l’implication citoyenne à tous les niveaux de la vie sociale, dans la protestation comme dans l’action gouvernementale.
Un Parti unitaire et fédérateur
Le PG respecte l’ensemble des formations de gauche et leurs cultures politiques. Il recherche sans cesse les formes de convergence et d’unité avec comme priorité de battre la droite et d’engager les transformations que l’intérêt général impose.
Un Parti de perspective européenne
Le PG sait que le changement de société auquel il aspire passe par une autre Europe. Né en partie de la mobilisation populaire qui a conduit au rejet du référendum sur le traité européen, il noue des partenariats avec les forces de gauche en Europe favorables à un projet alternatif d’une Europe sociale et démocratique.
Un Parti internationaliste
Nous devons opposer à la mondialisation financière et capitaliste des forces populaires coordonnant leurs efforts et refuser un monde unipolaire. Parce que les grands défis d’aujourd’hui se relèvent à l’échelle mondiale, le PG noue les partenariats nécessaires pour élargir son action au-delà des frontières de la France et de l’Europe.
Un Parti nouveau
Le PG veut porter des orientations politiques et un fonctionnement novateurs et originaux, en particulier en matière de démocratie et de culture populaire. Il est donc un parti en chantiers sur son projet, ses programmes, son organisation. Des chantiers auxquels nous appelons à participer toutes celles et ceux qui souhaitent nous rejoindre.
Ce que nous voulons faire ensemble
Dans l’immédiat, nous opposer frontalement à la politique de la droite dans tous les domaines et par tous les moyens d’actions républicains à notre disposition.
Forger un parti de gauche vraiment nouveau qui devienne une force politique incontournable. Son congrès constitutif est fixé au 7 et 8 février 2009
Contribuer en France à la constitution d’un front de forces de gauche, à vocation majoritaire, pour les prochaines élections européennes
Le situer très vite dans une relation étroite avec d’autres forces de gauche, en Europe et dans le monde, notamment en Amérique Latine, pour jeter les bases d’un nouvel internationalisme.
La société que nous voulons
Nous voulons l’émancipation globale de la personne humaine. Le capitalisme nous entraîne dans des bouleversements économiques, sociaux, politiques et écologiques dangereux pour l’avenir de l’humanité.
En détruisant l’écosystème c’est l’humanité elle-même qu’il menace. En recherchant toujours plus de profit pour quelques-uns, il entraîne l’appauvrissement et le creusement des inégalités. En affaiblissant les moyens publics d’intervention économique, de solidarité et de redistribution, il veut substituer le client au citoyen, le contrat à la loi, la différenciation des droits au principe d’égalité et aux exigences de l’intérêt général. Pour atteindre l’objectif d’émancipation que nous visons, nous ne pouvons ni accepter ce système, ni nous contenter de l’amender et de l’humaniser ; nous devons le dépasser et proposer un autre développement qui fixe de nouvelles limites à la sphère marchande, ouvre de nouvelles perspectives à la sphère publique, propose de nouvelles formes de propriété de l’entreprise plus démocratiques, transparentes et plus relocalisées.
Nous voulons une refondation républicaine de la démocratie.
L’intérêt général doit s’imposer par la participation citoyenne et la mobilisation de toutes et de tous. Nous voulons une citoyenneté étendue à tous les échelons de nos institutions et de l’organisation économique ainsi que dans tous les secteurs de la vie publique y compris la protection de l’écosystème, la justice, la santé, le travail. Nous entendons rétablir la prééminence de la démocratie parlementaire à l’opposé de la logique présidentialiste, revaloriser la portée du suffrage universel et fonder une VIe République. Nous considérons que la défense et la promotion de l’égalité des droits se concentrent dans l’exigence intransigeante de la laïcité dans l’organisation républicaine de la société, ainsi que dans celle de l’égalité entre hommes et femmes.
Nous voulons préserver les écosystèmes planétaires pour préserver l’humanité elle-même.
Nous savons qu’il est illusoire de demander au capitalisme d’être vertueux et de prendre en compte le Bien Public. Nous remettons en cause le productivisme tout en croyant au progrès humain et social. Nous affirmons l’urgence de changer rapidement les modes de consommation et de production forgés par le capitalisme. Nous nous prononçons pour une planification écologique au service d’un autre développement, d’un «alterdéveloppement». Pilotée démocratiquement, elle a pour but, au nom de l’intérêt général,
de mettre en place dans la durée les transformations radicales qu’impose la crise écologique.
Nous voulons engager de manière urgente la profonde redistribution des revenus entre le
capital et le travail qui constitue la base de la construction du progrès social et de la réduction des inégalités.
Nous voulons une réorientation profonde de l’Union européenne afin d’en faire un espace démocratique et social respectant la souveraineté populaire.
Le traité de Lisbonne rejeté par les citoyens en France, aux Pays-Bas et en Irlande doit être abandonné. Un processus démocratique doit enfin s’ouvrir pour permettre aux citoyens européens de faire prévaloir l’intérêt général face aux dogmes néolibéraux qui inspirent les traités et les politiques européennes.
Nous voulons proposer à la gauche une méthode pour le changement social.
Celle-ci implique en particulier un travail d’éducation populaire tourné vers l’action, aidant la population à formuler le contenu des réformes radicales pour sa propre émancipation, ainsi que de nouvelles pratiques de gouvernement et de gestion des institutions publiques. Mais nous n’oublions pas non plus que le progrès social résulte le plus souvent d’oppositions et de rapports de force. La conquête du pouvoir d’Etat par le suffrage universel n’est efficace que si elle s’appuie sur des citoyens mobilisés et acteurs de leur propre changement.