Le rapport Jospin a enfin été remis au gouvernement. Si son but affiché était le « renouveau démocratique » de nos institutions, force est de constater que son ambition et sa portée renforce le monarchisme présidentiel et le bipartisme. Sur la place des femmes en politique, en particulier, les conclusions dénotent un désintérêt, voire un rejet pur et simple, des aspirations émancipatrices des féministes.
L’égalité femme/homme est encore une fois la grande oubliée ! Les partis, UMP en tête, les plus réfractaires à la place des femmes en politique auront toujours le droit de payer (fort peu) pour ne pas à avoir à respecter la loi. Le Parti de Gauche demande l’arrêt des subventions publiques pour les partis ne respectant pas la parité !
L’ajout d’une dose minime de proportionnelle aux législatives ne changera qu’à la marge la représentation nationale, alors qu’avec 26,9% de femmes à l’Assemblée Nationale aujourd’hui, la France est un des mauvais élèves de l’Union Européenne. Le Parti de Gauche exige un mode de scrutin qui permette la parité des candidatures mais aussi la parité des élu-es à l’assemblée !
Enfin, loin d’interdire le cumul des mandats, la commission Jospin entérine un modèle politique pour une poignée d’hommes inamovibles. Le Parti de Gauche rappelle que seul le mandat unique notamment pour les parlementaires permettrait réellement d’introduire la mixité surtout si était aussi abordée la question du cumul dans le temps.
Confier la réflexion sur l’avenir de nos institutions à quelques “personnalités” sans implication citoyenne n’aboutit qu’à afficher quelques mesurettes qui ne régleront pas la crise démocratique qui elle va continuer à s’aggraver.
Le Parti de Gauche, comme il l’a fait durant les campagnes présidentielles et législatives continuera sans relâche à militer pour une 6ème république garantissant une plus grande implication citoyenne et donnant aux femmes enfin la possibilité de s’investir durablement dans la sphère publique.
Delphine Beauvois, secrétaire nationale à l’égalité Femmes-Hommes