COMMUNIQUE DES ELUS DES GROUPES RGC/PG et PCF/FASE
Dominique ATTIA, Stéphane BELTRAN, Muriel BENSAID, Jean-Jacques SEREY,
Danièle CREACHCADEC, Gaylord LE CHEQUER, Juliette PRADOS
La ville s’endette à un niveau et à un rythme anormalement élevés
Contrairement à la pensée dominante, nous sommes de ceux qui pensent que dans une ville, comme à l’échelle nationale et internationale, le recours à l’emprunt et à l’endettement ne constitue pas en soi un fardeau qui serait transmis à la génération suivante dès lors que cela est mis au service de l’intérêt général via, par exemple, l’investissement pour nos écoles, nos crèches, pour le renforcement de notre service public de proximité, de nos politiques sociales, culturelles, de santé, etc.
Nous sommes de ceux qui pensent que la bonne gestion municipale, c’est celle qui mobilise, soutient et encourage les agents du service public afin de contribuer à l’amélioration de la vie quotidienne de nos concitoyens.
Dans ce contexte, au regard de l’évolution des finances de la ville, ce qui nous étonne et nous inquiète c’est que l’explosion du recours à l’emprunt qui est passé de 6,5 à 33,5 millions d’euros entre 2009 et 2012 (+407 %), ne se soit accompagné ni de mesures de renforcement et de développement du service public, ni d’investissements justifiant un tel niveau d’emprunt.
Bien au contraire, la ville a procédé au démantèlement du service public de santé avec, notamment, la fermeture du centre de santé voltaire et la suppression du service de mammographie, elle a restreint l’investissement pourtant nécessaire à l’extension de groupes scolaires en surcharge d’effectifs, elle a baissé lors du vote du budget 2009, de plus de 10% l’aide aux projets scolaires, elle a fait subir une cure d’austérité au personnel communal et est allée jusqu’à mettre en concurrence les agents municipaux de la voirie plutôt que de renforcer les effectifs et cela en faisant appel à une société privée de nettoyage de la voirie, elle a décidé de liquider une à une les Sociétés d’Economie Mixte de la ville pour confier à des opérateurs privés la gestion du stationnement ou l’aménagement de secteurs entiers de la ville, etc.
Dans le domaine des grands chantiers du mandat (école résistance, projet d’aménagement des Hauts de Montreuil, Parc Aquatique Ecologique, etc), l’essentiel des dépenses est à venir et devrait donc impacter les budgets 2013 et 2014. Comment justifier, alors, que le recours à l’emprunt soit ainsi passé de 6.5 millions en 2009, 14,5 millions en 2010, 20 millions d’euros pour 2011 pour atteindre aujourd’hui 33,5 millions d’euros ? En temps « normal », un tel niveau d’emprunt correspond en réalité à celui d’une dernière année budgétaire qui voit les réalisations d’un mandat arrivées à leur terme.
A la veille du débat d’orientation budgétaire pour 2013, nos inquiétudes sont vives de voir les finances de la ville suivre cette pente dangereuse. Pour faire face aux importantes dépenses qui accompagneront l’entrée dans la phase active de travaux, la majorité municipale n’aura pas d’autre solution que de faire appel soit à une nouvelle hausse de l’emprunt soit à une nouvelle augmentation de la fiscalité locale. A moins que ce ne soit ces deux hypothèses combinées qui soient finalement retenues.
Le prochain débat budgétaire et la présentation des budgets pour 2013 et 2014 finiront de lever le voile sur la réalité de l’état des finances ainsi que sur les conséquences de cette dérive pour le service public communal et pour les Montreuillois.