Friedrich Engels a dit un jour : « La société bourgeoise est placée devant un dilemme : ou bien le passage au socialisme ou la rechute dans la barbarie. »
Le calme règne à Athènes en cette fin juillet, aucun désordre apparent, aucune misère apparente ne vient troubler le ballet incessant des touristes autour des monuments de la ville et des quartiers branchés. L’atmosphère joyeuse contraste avec tout ce qui a été dit sur la Grèce ces derniers mois. De plan d’austérité en plan d’austérité il semblerait que la rue rebelle ait pris ses quartiers d’été. Et pourtant, pendant plus d’un mois, le mouvement spontané de contestation en Grèce a impressionné par son courage, ses mots d’ordre radicaux et sa détermination. Il s’est inscrit pleinement dans une réaction aux mesures d’austérité imposées par la troika.
Mais il y a le quartier anarchiste Exarchia ou sont installés les locaux de la jeunesse du parti Syriza, qui reste en alerte. C’est là que plusieurs révolutions ont débuté. Celle de 1973 qui a conduit à la chute de la dictature des Colonels. Là aussi qu’un étudiant est tué par un policier, en 2008. Là encore que les affrontements sont les plus violents depuis le début de la crise grecque. C’est là, aussi, où les centres sociaux sont les plus actifs. Bref, un quartier d’Athènes particulièrement riche en histoire. Un quartier en lutte contre la braderie annoncée, contre la privatisation des ports, des aéroports, des chemins de fer, de l’eau de Thessalonique et d’Athènes, des hippodromes, des télécoms, et de la Banque postale. Le gouvernement Grec de droite, n’a rien retenu de l’expérience désastreuse des privatisations dans le monde. Ils poussent dans ce sens… Avec ce slogan cher à Margareth Tatcher « There Is No Alternative » (TINA).
Contre le défaitisme, le désespoir et la résignation un parti politique reste debout. Syriza. Il ne négocie pas sur l’essentiel, il ne fait pas de compromis. Il a accéléré la prise de conscience du peuple. Ecoutons son leader : Notre slogan c’était « ils ont décidé sans nous, nous avançons sans eux » comment pourrions-nous coopérer avec eux ? A déclaré Alexis Tsipras. Il s’en est fallu de peu qu’il l’emporte lors des élections de juin. Ceut été un tremblement de terre politique dans toute l’Europe et au-delà et le début d’une nouvel aire avec un choix clair Socialisme ou Barbarie*
L’alternative qui se pose à l’humanité est plus que jamais le « socialisme » fondé sur la révolution citoyenne, ou la « barbarie » dont la forme moderne est le pouvoir totalitaire du capitalisme. Les plans d’austérité dictés par la Banque Centrale Européenne, autorité qui sous prétexte de « l’unité et la fraternité des peuples d’Europe », défend les intérêts des banques et des grandes entreprises. L’unité des travailleurs et des peuples d’Europe sera possible seulement après la destruction de cette Union Européenne des marchés et des banques, et la construction d’une Europe socialiste. Ecoutons Castoriadis, il écrit avec prescience : Une véritable politique révolutionnaire aujourd’hui ne peut-être qu’internationaliste. Les peuples n’ont aucun intérêt à se diviser entre eux ; ils ont tous des comptes à régler avec les dirigeants et les privilégiés, qui essentiellement sont partout la même clique et de ce fait liés et solidaires entre eux qu’on les appelle « américains », « russes », « chinois », « français », « allemands », « grecs » ou « turques ». Les choses sont claires.
Rachid Abdelli
militant du Parti de Gauche (PG93-5), en Seine-Saint-Denis.
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