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Jan 21

Le Front national ne parvient pas à s’imposer dans le 93 et c’est tant mieux !

Le Front national vient d’annoncer qu’il ne présentera finalement pas de candidat à Montreuil¹ en mars prochain. Cette décision est révélatrice des difficultés que rencontre le parti de la famille Le Pen en Seine-Saint-Denis. En effet, ici plus qu’ailleurs, le FN peine à trouver des cadres susceptibles de le représenter lors des élections municipales.

A ce jour, il dit être en passe de proposer des candidats dans seulement huit des quarante villes du département. Certes, l’extrême droite n’ayant été présente qu’à Romainville (candidat MNR) lors du premier tour des élections de 2008, le Front national ne peut aujourd’hui que progresser… Cependant, lorsqu’on se penche sur la situation dans certains territoires du Nord ou du Sud-Est de la France ou même encore lorsqu’on analyse les scrutins municipaux antérieurs, on ne peut que se féliciter de voir un FN si faible dans notre département.

En 1995, il avait par exemple réussi à se présenter dans plus d’une vingtaine de villes. Son score avait même approché, voir parfois dépassé, la barre des 20 % dans de nombreuses communes (Aubervilliers, Bobigny, Clichy-sous-Bois, Drancy, Saint Denis, …). A l’époque on allait jusqu’à craindre que certaines municipalités tombent entre les mains de l’extrême droite !

Lors des cantonales de 2010 puis en 2012 ensuite, lors des élections législatives, il était là encore parvenu à présenter des candidats dans 18 des 20 cantons et dans la totalité des circonscriptions. Cependant, comme en 2008, le Front national peine actuellement à mobiliser autour des municipales.

Nous ne pouvons que nous réjouir de cette situation. La base militante frontiste dans le département ne permet pas au FN de s’implanter sérieusement. Son incapacité à former des listes en est la preuve. Le parti d’extrême droite a même été récemment obligé de rassembler l’ensemble de ses troupes afin de remotiver ses militants et de les inciter à proposer leur candidature…

Cependant, peu d’entre eux sont visiblement volontaires pour aller en première ligne dans un département où Marine Le Pen a réalisé l’un des ses plus faibles scores en 2012 (13.5%, soit 4 points de moins que la moyenne nationale).

Autre motif de satisfaction, il semble que la situation actuelle en Seine-Saint-Denis soit le reflet des difficultés nationales du FN. En effet, après avoir annoncé un objectif de 800 listes pour les élections municipales à venir, il espère dorénavant seulement atteindre la barre des 500 sur l’ensemble du territoire.

Dans ce contexte, le PS ne peut pas se servir comme à son habitude de l’épouvantail que représente le Front national. La stratégie du vote utile ne lui permettra de gagner des voix en mars prochain. A Montreuil par exemple, Razzy Hammadi va devoir se dévoiler. Car c’est bien programme contre programme que les choses vont dorénavant se jouer. Ceci d’autant plus qu’il va trouver sur son chemin, un Front de gauche plus que jamais uni autour de la liste Montreuil avenir² et de son candidat Patrice Bessac.

Le député socialiste va aussi devoir se positionner par rapport au gouvernement. Soutien-t-il par exemple le tournant social-libéral que vient de prendre François Hollande en ce début d’année ? Etant donné qu’il a récemment voté la loi sur les retraites, nous avons déjà notre idée sur la question. Mais c’est les yeux dans les yeux, avec les montreuillois, qu’il va dorénavant devoir s’expliquer.

¹ Montreuil serait pourtant d’après le secrétaire départemental du  FN, « l’une des 3 villes du 93 où le Front national a le plus grand nombre d’adhérents »…

² Il faut à ce sujet noter, qu’une trentaine de socialistes montreuillois, dont notamment Alexis Lorca (présidente du groupe PS au Conseil municipal), ont récemment décidé de quitter le PS et de rejoindre Montreuil Avenir.

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