Après Air France, les Good Year font l’objet d’un procès qui peut avoir pour conséquence leur mise en détention au même titre que les criminels de droit commun. La criminalisation du mouvement syndical n’est pas une attaque contre le syndicalisme mais une attaque contre le salariat tout entier. En effet, ce sont les représentants des salariés qui font aujourd’hui les frais de cette vaste entreprise de destruction progressive de la démocratie sociale issue du conseil national de la résistance. La destruction lente du code du travail et des institutions internes aux entreprises (délégué du personnel, comité d’entreprise) sont la phase politique, la criminalisation est la phase judicaire et la baisse du coût du travail est la phase économique de l’exploitation toujours plus importante du salariat. C’est bien tout le salariat qui est exposé, et pas seulement les syndicalistes « de lutte » qui sont les portes paroles de la majorité silencieuse trop occupée à gérer des fins de mois difficiles avec des plans sociaux comme perspective.
Loin de s’opposer à ce mouvement, le gouvernement Hollande après avoir refusé l’amnistie des syndicalistes trainés devant les tribunaux, se tait voire approuve au travers de son premier ministre. Rien d’étonnant pour un gouvernement qui offre 40 milliards d’euro au patronat sans contrepartie. Au travers, par exemple, de la remise en cause croissante des CDI, ou de l’émiettement progressif du code du travail, sous prétexte « d’allègement règlementaire » ce gouvernement est une honte. Une honte tant il est incapable, une honte tant il est stupide, une honte tant il trahit les mots « socialiste », « gauche », « égalité » « fraternité ».
Changer de régime politique commence par le soutien au Good Year, tout comme l’opposition à la réforme prochaine du code du travail qui ne sert à rien. Ce sont des actes politiques indispensables pour changer de république.