La récente volonté de modifier le code du travail sous prétexte d’allègement règlementaire s’ancre dans une continuité qui vise à lentement défaire une construction juridique pour protéger les droits des salariés. La remise en cause du principe de subordination implique la fin du code du travail. En effet, c’est bien l’inégalité du rapport social entre l’employeur et le salarié qui fonde le cadre règlementaire codifiant le contrat de travail.
Divers artifices (dialogue social, accord d’entreprise, appel au référendum d’entreprises) déconstruisent progressivement le code du travail sans que les causes invoquées, volonté de baisse du chômage, ne s’atténuent. Les récentes remises en cause du code du travail n’ont pas amélioré la situation de l’emploi en France. La baisse des droits des salariés, si elles restaurent les marges des entreprises, ne permet pas une croissance suffisante puisque les marges ainsi constituées ne se réinvestissent pas du fait du manque de débouchés pour les produits.
C’est bien un projet politique de destruction de droits du monde du travail qui se construit progressivement. Ce projet approuvé par les classes les plus conservatrices de notre pays, qui ne s’y trompent pas (MEDEF), est aujourd’hui porté par un gouvernement indigne. Changer la donne, reconstruire les droits des salariés, par exemple en faisant du Contrat à Durée Indéterminé la norme, non une exception, est un des enjeux de l’élection présidentielle.