Le projet de loi El-Khomri soulève les foules. La mobilisation spontanée de centaines de milliers de personne le montre. Gageons que maintenant nous allons passer du virtuel au réel. Faire la révolution sur Facebook c’est bien mais c’est loin des agapes joyeuses du « dialogue social » réel : voir son patron en se déclarant gréviste, mettre des chaînes sur les portes des usines, regarder les CRS dans le blanc des yeux, rasseoir son patron avec gentillesse mais fermeté pour passer une nuit sympathique ensemble sur le lieu de travail, l’inciter à se racheter une chemise… Cette mobilisation montre une exaspération qui entre dans les entreprises.
Et les syndicats dans tout cela ? Eux aussi se mobilisent sachant que nous entrons cette fois dans l’histoire sociale de notre pays. Il n’y a pas un syndicalisme mais plusieurs. Certains n’ont pas l’anarcho-syndicalisme de la charte d’Amiens chevillé au corps. D’autres vienne du catholicisme social avec des objectifs différents. Pour faire court certains s’accommodent du capitalisme d’autres pas. Le gouvernement le sait. Il n’est donc pas étonnant que certains syndicats mobilisent pendant que d’autres menacent de mobiliser s’ils ne sont pas entendus.
Le gouvernement joue donc la division syndicale pour tuer le mouvement réel. Les manœuvres commencent. Et il ne serait pas étonnant que des annonces viennent satisfaire certains syndicats ce qui a coup sur troublera les masses et leur mobilisation sous l’éternel rengaine du : « ils sont divisés », « ils nous ont trahis ». C’est contre cette menace que notre action doit faire face. Ce gouvernement de « socio-traitre» veut réduire les coûts du travail donc il veut à coup sur réduire les droits des travailleurs. Ce n’est pas la bonne solution puisqu’elle est suivie depuis plus de 20 ans par les gouvernements successifs sans résultats probants. Agir vers les masses avec une message politique clair, retrait de la loi El-khomri, fixera les frontières de ce qui est inacceptable. Ainsi commencera la re-construction de la gauche éternelle : une gauche de combat qui change la société.