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Mar 31

Quand les jeunes s’en mêlent.

Les médias présentent la jeunesse comme des « hédonistes consuméristes ». Hédonistes parce qu’uniquement préoccupés par leur amours et leurs hormones, consuméristes parce qu’uniquement préoccupés par le dernier portable ou les dernières modes. Aussi faire la grève est une manière de faire la fête, les jeunes sont donc forcément « manipulés » lorsqu’ils se préoccupent de leur avenir politique. Cette simplification outrancière est une des caractéristiques de la dictature molle dans laquelle nous sommes entrés. Dictature parce que toute interprétation divergente de cette idée rabâchée, répétée, insérée de force dans nos « cerveaux disponibles », est rejetée par un ricanement méprisant ou par des hurlements scandalisés, les mêmes qui hurlent à la manipulation.

Malheureusement, la réalité est toute autre. Ils n’y a pas « la jeunesse » mais des jeunes citoyens dont certains se sentent concernées par leur avenir politique. Les mêmes qui ne « comprennent » pas les incohérences du gouvernement et du projet de loi El Komhri. Comment un gouvernement socialiste pourrait-il faire une loi que la droite la plus dure approuve ? Ces jeunes citoyens sont loin d’être stupides, bien au contraire ils posent la question juste.

Ces mêmes jeunes citoyens qui s’investissent dans les lycées au nom de la collectivité combattent, à leur niveau, l’entreprise d’abêtissement généralisé des médias et des différents moyens de communication. Ces jeunes reçoivent les mêmes coups que leurs aînés par certains représentants des forces de l’ordre. Ces jeunes citoyens combattent avec leurs armes à leur niveau ce que des plus vieux combattent avec leurs armes et leur niveau : la destruction du progrès social.

Progrès social, voilà l’idée. Il ne va pas de soi mais provient de l’engagement. Il n’est pas rattaché à une personne, mais à des milliers voire à des millions de syndicalistes, associatifs, politiques qui construisent du lien social malgré les difficultés et les conflits de chapelles issus parfois d’ambitions locales. Ces jeunes, ces citoyens se mêlent donc de ce qui les regarde. Ils font peur et à raison, ils risquent d’être l’étincelle, le fer de lance d’un mouvement plus profond. Quelque-soit l’issue de la bataille engagée, il est de notre devoir pour nous militants de la vrai gauche, de les soutenir parce que ces jeunes représentent l’avenir sur lequel des espoirs parfois perdus aujourd’hui renaîtront.