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Mai 25

Pour le droit de vote à 16 ans

Les françaises obtiennent le droit de vote et la citoyenneté en participant à l’effort de guerre pendant la seconde guerre mondiale. Pourquoi pas les jeunes ? Il faut rappeler que nombre de jeunes ont aussi participé à la résistance et que l’âge pour partir à la guerre avait été baissé. Parfois il faut prendre ses responsabilités plus tôt et c’est ce qu’on fait les plus jeunes résistants. En France le droit de vote est passé de vingt-cinq ans jusqu’en 1848, puis 21 ans jusqu’en 1974, 18 ans depuis. Le droit de vote à 18 ans était une des principales revendications de mai 68. Les mouvements étudiants dénonçaient alors une jeunesse bâillonnée et sans liberté politique.

Depuis, des pays comme l’Argentine, l’Autriche, certains länder allemands ont abaissés la majorité électorale à 16 ans et ces pays ne sont pas devenus anarchiques !

La législation actuelle est une injustice anti démocratique, et elle va à l’encontre du principe de l’égalité des droits de tous. A 16 ans, on a le droit de travailler mais pas de voter. Si on travaille, alors on paye des impôts. Or, le fait de payer des impôts est un devoir de citoyen. Il y a donc une contradiction. A 16 ans, on est pénalement responsable. Ainsi, les jeunes sont considérés comme responsables lorsqu’ils commettent des crimes, mais ils sont jugés irresponsables quand il s’agit de mettre un bulletin dans l’urne.

Environ 1.5 millions de français ont 16 ou 17 ans. Ne pas leurs donner le droit de vote c’est les ignorer, les négliger et les oublier. La démocratie réunit un peuple entier et doit rechercher l’intérêt général. Comment est-ce possible si les jeunes sont écartés du débat public, alors même qu’ils sont concernés? Aujourd’hui, la jeunesse est dépossédée de tout pouvoir politique et de moyens d’expression.

Mais cela est justifié par des faux arguments. Les jeunes seraient immatures, influençables et même naïfs. Mais n’est-ce pas la principale caractéristique de toute la population ? Nous sommes tous influencés par les médias quel que soit notre âge. Ce n’est parce que l’on est plus jeune que l’on ne s’informe pas ou qu’on ne s’intéresse pas à la politique. Au contraire, les jeunes d’aujourd’hui sont de plus en plus connectés et l’accès à l’information est presque instantané.

Bien souvent, les jeunes sont plus au fait de débats philosophiques, de questions économiques et ont une grande connaissance historique car ils sont en période d’apprentissage. On nous éduque à avoir une conscience politique (ECJS) alors donnez-nous les moyens de l’exprimer ! Les jeunes voteraient comme leurs parents ? C’est parfois vrai mais pas plus que pour les autres citoyens : les opinions politiques des citoyens se transmettent la plupart du temps dans la famille et cela ne remet pas pour autant en cause le droit de vote. A 16 ans on est déjà un adulte raisonnable, capable de choisir intelligemment. La preuve : les lycéens s’impliquent dans les syndicats lycéens, les associations caritatives et les partis politiques. Ils sont aujourd’hui la figure de proue du mouvement social qui s’oppose à la loi El Khomri et à son monde.

De plus, abaisser la majorité électorale est une avancée démocratique. C’est rendre les jeunes plus autonome et indépendant. C’est renforcer l’éducation à la citoyenneté. C’est un coup de karcher pour nos dirigeants et un pied de nez à nos institutions. Actuellement, l’âge moyen des députés à l’Assemblée nationale est de 55 ans, et celui des sénateurs est de 65 ans. Nos dirigeants ne sont représentatifs que d’eux-mêmes!

Alors, les jeunes doivent se réapproprier la politique. Il faut enterrer le paternalisme. Les clichés associés aux jeunes (naïveté, puérilité, etc.) révèlent en réalité la méfiance et le mépris que le pouvoir a toujours eu envers le peuple. Pourtant, nous sommes prêts à prendre des responsabilités. La jeunesse est l’avenir de l’humanité, confions lui les clefs du présent avant qu’il ne soit trop tard. Avant que la fleur de l’âge se détourne vers des formes de contestations plus violentes.

Benjamin